La prothèse de hanche doit répondre à 2 critères importants : tenir dans l'os, et s'articuler.
Pour bien faire, ces missions doivent être remplies à vie...
La fixation repose d'abord sur la forme de la prothèse et ses aspérités. La prothèse doit donc être impactée, ajustée, bloquée dans l'os de telle façon que les contraintes soient minimes dès la reprise de l'appui.
La tige quadrangulaire se bloque progressivement lors de sa descente dans le fût fémoral arrondi. Le niveau de blocage idéal a été planifié et la taille de la prothèse est choisie selon cet objectif.
Le cotyle se bloque par impaction dans une cavité creusée à sa juste taille. Ses arêtes transversales jouent le rôle de harpon, elles se plantent dans l'os et n'en reculent pas.
Ensuite, le revêtement de la prothèse doit accueillir la repousse de l'os pour pérenniser cette fixation. Le revêtement est composé d'un plasma de titane (sorte de microbillage, plein d'anfractuosités microscopiques) et d'hydroxyapatite (un des constituants de l'os).
Cette repousse prend quelques semaines.
Donc pas de sac de ciment à soulever ou de course à pied avant 3 mois.
Les prothèses les plus répandues avaient une interface métal d'acier inox contre polyéthylène (un plastique). L'usure attendue pour une prothèse de hanche était de 1mm tous les 10ans, pour un sujet pas trop jeune moyennement actif. Les particules d'usure du polyéthylène étant peu digestes pour l'organisme, les cellules qui les mangeaient réagissaient mal. Petit à petit l'os pouvait disparaître autour de la prothèse (c'est l'ostéolyse) jusqu'à gêner son maintien.
Le même problème a pu survenir avec des grosses prothèses métal-métal, de façon assez inattendue car à priori elles devaient être inusables.
L'interface céramique-céramique, développée en France il y a quelques dizaines d'années, a une usure attendue de 1 mm tous les ... mille ans. C'est une interface de choix pour les prothèses de hanche standard.
Dr Julien Rémi
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