C'est un vaste sujet : fractures de tout ou partie de la palette humérale, de la tête radiale, de l'ulna (= cubitus), avec ou sans entorse bien entendu.
C'est une articulation dont l'accès exhaustif par une seule voie d'abord chirurgicale (non délabrante) est impossible. Le choix de(s) voie(s) d'abord doit donc être circonspect en fonction des lésions à traiter (une ou deux voies latérales, voies postérieures paratricipitales, arthroscopie, etc, etc...). Le matériel d'ostéosynthèse, même varié, ne peut pas tout : un crumble de cartilage ne redeviendra pas un glacis articulaire. Il faut savoir s'adapter aux conditions locales.
Une grande variété de lésions différentes sur une articulation très emboitée aux reliefs complexes. Un bonheur de traumatologie ...
Des objectifs communs toutefois : faire anatomique une articulation complexe, faire solide une articulation menue et fragile, garder mobile une articulation qui ne demande qu'à s'enraidir.
Le traitement doit permettre de bouger immédiatement.
La seule limite à la mobilisation est l'instabilité. Elle peut imposer un secteur de mobilité restreint 2-3 semaines, le temps que les dégâts ligamentaires cicatrisent.
C'est un camembert, qui va se partager plus ou moins bien.
- une part cassée non déplacée : traitement fonctionnel. C'est la mobilisation douce immédiate, simple écharpe antalgique.
- une part cassée déplacée : réduction par vissage, cela devient une part cassée non déplacée !
- plusieurs parts cassées déplacées : difficile de faire tenir tout ça. En théorie, on enlève tout (résection de tête radiale). Si le coude est stable, on rééduque aussitôt. S'il n'est pas stable, alors on prothèse la tête radiale, et on rééduque aussitôt.
Il faut contrôler séparément chacun des côtés (interne et externe) de la fracture, s'assurer que la réduction commence bien de chaque côté, avant de tout solidariser ensemble, en comprimant bien pour obtenir la consolidation.
Cela demande parfois quelques ajustements.
Mais quand la fracture devient sus et intercondylienne, c'est à dire que s'ajoute un trait au milieu de l'articulation, cela demande beaucoup d'ajustements...
Seule la partie articulaire de l'humérus est fracturée. Le ou les petits morceaux sont à peine assez épais pour recevoir des vis spéciales dites à compression. Ce serait tellement plus facile si on pouvait coller cette fracture.
Ce sont des fractures qui découpent la partie antérieure de l'articulation du coude au niveau de l'humérus (fracture de Hahn-Steinthal).
La luxation est facultative bien sûr...
Cela devient un peu technique à suivre.
Sur les radios de contrôle, à distance, beaucoup d'ossifications se sont formées. Ce sont les traces des lésions ligamentaires de la luxation.
Les multiples vis maintiennent les fragments de trochlée ensemble (elle était refendue donc certaines vis sont complètement enfouies)
Fracture par choc direct bien souvent.
Plusieurs montages existent.
Une grosse vis enfouie est possible sur un os de bonne qualité avec un trait de fracture simple.
Une plaque moulée sur mesure donne une solidité supplémentaire et une adaptation à tous les types de fracture.
A défaut, des broches et des cerclages au fil d'acier maintiennent temporairement ce qui peut l'être.
Le condyle interne est la partie en dedans du coude. Il comprend une partie de l'articulation et un des deux piliers de soutien de l'articulation. Le montage applique le morceau fracturé contre le reste de l'articulation et l'autre pilier.
Quand, sur le bilan d'imagerie pré-opératoire, le coude de la personne âgée est un puzzle écrabouillé, où des vis ne tiendront rien, le réparer n'est plus une gageure, c'est un échec couru d'avance.
Il existe une option, c'est la prothèse de coude. Elle est fonctionnellement limitée (elle supporte seulement quelques kg d'effort), mais rend service immédiatement pour une petite vie quotidienne.
La position de détente du coude est en extension, mais sa position de fonction est le plus souvent la flexion. Il faut le mobiliser rapidement après l'intervention, et souvent, pour récupérer la mobilité, et drainer l'oedème. L''écharpe doit être quittée régulièrement, et abandonnée quand l'indolence le permet.
Les mouvements de pronosupination (marionnettes) sont aussi importants à travailler.
Précaution importante, il faut éviter les mouvements de rotation du bras (de l'épaule en fait) qui créent beaucoup de contraintes sur le montage.
Les 3 premiers mois post-opératoires sont ainsi consacrés à l'auto-rééducation et à la rééducation.
Dr Julien Rémi
Centre de Consultation Croix du Sud, 52 bis chemin de Ribaute (6ème B), 31130 Quint 05 32 02 72 62
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